Une étude met en lumière l’urgence d’investir dans les infrastructures de Gatineau
Tashi Farmilo
Une étude menée par la Chambre de commerce de Gatineau et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), en collaboration avec la firme AppEco, met en lumière un déficit de maintien d’actifs (DMA) préoccupant dans l’Outaouais. Ce déficit, estimé à 702 millions de dollars, représente une charge de 1 704 $ par habitant, soit l’un des plus élevés de la province.
La détérioration des routes engendre des frais supplémentaires pour les citoyens liés à l’entretien des véhicules, évalués à 258 $ par véhicule par année. Pour les entreprises, les retards logistiques causés par des infrastructures défaillantes freinent les chaînes d’approvisionnement, augmentant les coûts et réduisant l’attractivité régionale. En outre, l’étude souligne que la détérioration des routes et des ponts met en péril la sécurité des usagers, nécessitant des réparations urgentes pour éviter des incidents coûteux.
Les résultats de l’étude sont étroitement liés au Schéma d’aménagement et de développement (SAD), lequel place la mobilité durable et le développement intégré au centre de ses priorités. Les constats du rapport soulignent l’urgence d’investir dans les infrastructures routières pour maintenir la sécurité et réduire les coûts économiques liés à leur dégradation. Cependant, ces actions doivent être alignées avec les objectifs du SAD, qui incluent l’amélioration des corridors économiques, la transition vers des transports durables et l’optimisation de l’utilisation des terres de façon à réduire l’étalement urbain.
Les parcs industriels, comme l’Aéroparc, sont essentiels pour l’économie locale. Toutefois, leur accessibilité reste limitée, en raison d’un manque de solutions de transport collectif adaptées. Cela force les travailleurs à utiliser leur voiture, ce qui augmente la congestion et les coûts pour les entreprises. Une meilleure desserte en transport en commun alignerait ces zones sur les objectifs du SAD en matière de mobilité et de connectivité.
Le centre-ville de Gatineau souffre encore de l’utilisation excessive de la voiture, et ce, malgré qu’il soit bien desservi par les transports en commun. En effet, pas moins de 60 % des gens se rendent toujours au travail en voiture. Ce constat va à l’encontre des objectifs du SAD, qui favorise une transition modale vers les transports collectifs et actifs. Les pistes cyclables, ainsi que les stations incitatives pour les navetteurs, doivent être développées pour compléter l’offre existante et réduire la congestion.
L’étude propose plusieurs recommandations pour une mobilité durable et efficace. Celles-ci comprennent la modernisation des routes et ponts stratégiques pour garantir la sécurité et renforcer la compétitivité économique, l’amélioration de la connectivité des parcs industriels et l’élargissement du réseau de pistes cyclables et piétonnes dans les zones urbaines et industrielles. L’étude recommande aussi l’adoption de modes de transport complémentaires, comme les autobus électriques, et la mise en œuvre d’un plan d’entretien préventif des infrastructures pour éviter les coûts élevés de réparations futures.
Les constats de l’étude mettent en lumière l’urgence d’investir dans les infrastructures routières pour répondre aux besoins immédiats de mobilité et de sécurité. En parallèle, ces investissements doivent être alignés sur les priorités du SAD, qui prônent une transition vers des transports durables et un aménagement du territoire intégré. Une action concertée permettra de bâtir une région plus compétitive, connectée et adaptée aux défis économiques et climatiques à venir. La Chambre de commerce de Gatineau appelle à une mobilisation collective pour concrétiser cette vision.
Trad. : MET