Système de santé en Outaouais : Québec Solidaire et une coalition d’acteurs sonnent l’alarme
Tashi Farmilo
Le député de Québec solidaire et responsable en matière de Santé, Vincent Marissal, s'inquiète grandement de l'état du système de santé et des services sociaux dans la région de l'Outaouais. Aux côtés de plusieurs acteurs régionaux dont Action-Santé Outaouais, SOS Outaouais, l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux en Outaouais (APTS Outaouais) et le Syndicat des travailleurs et travailleuses en santé et services sociaux de l'Outaouais (STTSSSO-CSN), M. Marissal a profité de son passage dans la région, le 12 novembre, pour dénoncer l'austérité de la CAQ et la place grandissante du privé.
« Chaque fois que je rencontre des usagers et les acteurs, c'est la même histoire : ils sont découragés de la CAQ qui laisse tomber ce joyau public qu'est notre réseau de la santé et des services sociaux. Austérité, réductions budgétaires, place du privé, abandon des régions; le bilan de Christian Dubé n'a rien de positif et ça se fait sentir sur le terrain ici en Outaouais », a martelé M. Marissal. « Pendant que le ministre joue avec les structures et les concepts, ce sont les patients qui souffrent ».
Des organisations locales se sont jointes à Marissal pour condamner l’approche du gouvernement, affirmant qu’elle a érodé la qualité et l’accessibilité des services de santé publique dans la région. Jean Pigeon, porte-parole de SOS Outaouais, a indiqué que la visite du député offrait un moment privilégié pour mettre en lumière l'impact réel des coupes, du sous-financement et de la pression croissante du privé sur notre système public de santé. Il a dit espérer que cette initiative contribue à sensibiliser davantage l'Assemblée nationale aux besoins urgents de l'Outaouais et à inspirer des actions concrètes.
Mathieu Charbonneau, directeur d'Action Santé Outaouais, a critiqué la stratégie de centralisation et de privatisation du gouvernement, affirmant que la privatisation réduit la voix des travailleurs de la santé et des citoyens dans la gouvernance de la santé, tandis que la privatisation détourne des ressources et des professionnels du système public. Il a appelé à un changement de cap pour respecter le droit de la population de l'Outaouais à des services de santé publics, universels, gratuits et de qualité.
Alain Smolynecky, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la santé et des services sociaux de l'Outaouais-CSN, a noté qu'en dépit des déclarations du gouvernement sur l'amélioration de la stabilité du personnel, les coupes budgétaires et le gel des embauches ont sapé ces objectifs. « Le gouvernement a-t-il vraiment le désir d'améliorer le sort du réseau de la santé et des services sociaux en Outaouais en investissant dans un réseau vraiment public et universel? », s’est-il interrogé.
Guylaine Laroche, présidente de l'APTS Outaouais, a prévenu que les mesures d'austérité en cours, y compris les postes vacants non-pourvus et le gel des embauches, engendreront une importante augmentation de la charge de travail, ce qui réduira le temps consacré aux soins directs aux patients. Selon elle, il est faux de dire que le service aux patients et usagers ne sera pas touché.
Caroline Dufour, doctorante en sciences infirmières à l'Université du Québec en Outaouais, a ajouté que s’il n’y a pas de de réel engagement de la part du gouvernement pour améliorer les conditions de travail des infirmières en Outaouais, on ne pourra jamais les retenir dans le réseau de santé québécois. « Ce que le gouvernement dit aux infirmières présentement, c'est que leur expertise n'a pas de valeur ajoutée pour le réseau de la santé, qu'on peut les promener partout et que les solutions qu'elles proposent depuis des années, notamment les ratios infirmière-patient, la comptabilisation et l'abolition du temps supplémentaire obligatoire et l'autogestion des horaires, ne seront pas mises en place », affirme Mme Dufour. « On ne peut pas soigner dans de telles conditions ».
M. Marissal a également profité de son passage dans la région pour aller à la rencontre des usagers du réseau afin de porter leurs voix à l'Assemblée nationale. Il poursuivra sa tournée Santé dans d'autres régions du Québec au cours des prochaines semaines.
Trad. : MET