Série d’entrevues avec le conseil municipal de Gatineau
Louis Sabourin, district de Limbour (10) – Action Gatineau
Djeneba Dosso
Louis Sabourin, conseiller du district de Limbour, exerce plusieurs fonctions, dont celles de président de la Commission du développement du territoire et de l’habitation, vice-président de la Commission du vivre-ensemble et membre du Comité-choc en logement. Favoriser la participation citoyenne et appuyer les organismes communautaires figurent au nombre des priorités du conseiller. Cette année, il continuera de porter plusieurs dossiers qui lui tiennent à cœur, notamment le corridor de biodiversité ainsi que l’entretien du sentier du Vallon.
Selon vous, quelles ont été vos plus grandes réalisations au sein du conseil en 2024?
Il y en a plusieurs. Comme je suis président de la Commission Gatineau, ville en santé, je mentionnerai le plan d'action intégré en itinérance et en développement social. On a intégré les deux – l’itinérance et le développement social. Auparavant, c'était sur trois ans, maintenant, c'est sur cinq ans.
C’est quelque chose d'important qui fait suite à une réalisation dont je me félicite, soit l'organisation du Sommet en itinérance et en développement social, tenu en avril dernier. Il s’agit là de projets dont je suis fier, et il y en a plusieurs autres.
L’année dernière, quels ont été les défis les plus importants auxquels votre district a été confronté et comment ont-ils été relevés?
Un enjeu important qui n'est pas encore réglé concerne le réseau cyclable. Limbour est mal situé, en ce sens que, géographiquement parlant, ce sera toujours compliqué pour les résidents d’utiliser le transport actif pour se rendre au centre-ville de Gatineau ou à Ottawa. Cela est dû au fait que nous sommes entourés par des routes qui appartiennent au provincial.
Il y a des solutions, mais celles-ci proviennent du ministère des Transports du Québec (MTQ).
Je dirais que l’un des défis qu'on relève maintenant, c'est qu'auparavant, les sentiers de Limbour étaient déneigés par un bénévole. Dorénavant, et pour la première fois cette année, c’est la Ville qui s’en chargera.
Quels sont les commentaires des résidents du district qui ont orienté les décisions du conseil, et en quoi avez-vous tenu compte de leurs préoccupations?
Les résidents et les associations du district voulaient garder l’aréna Beaudry. C'est un aréna qui ne sert plus depuis quelques années et, selon le protocole d'entente lié à la construction du centre Slush Puppie, nous devions vendre les arénas désuets.
J’ai travaillé fort pour faire des représentations auprès de l'administration afin que l’on ne vende pas cet espace, car au-delà de l’aréna, il y a un énorme terrain de 600 000 pieds carrés pour lequel je vois énormément de possibilités.
La vente de cet actif aurait été une grande perte pour nous, pour la Ville. Je suis ravi qu'on le garde et je veux impliquer les gens de Limbour en ce qui concerne l'avenir de ce terrain.
Quelles améliorations ou modifications ont été apportées aux infrastructures de votre district, comme les routes, les parcs et les espaces publics?
En début de campagne, il y a le sentier du Vallon qui a été refait. C'était nécessaire parce qu’il baignait souvent dans l’eau. Heureusement, on a élevé le terrain pour s'assurer que le sentier du Vallon, qui est en fait un sentier cyclable, ne soit plus inondé.
La deuxième chose est la réfection du skatepark et du terrain de basketball au parc René-Lévesque.
Un autre investissement important de la Ville en 2024 a été l’aménagement d’une aire d'exercice canin au parc Lamarche. Elle est devenue la quatrième du genre à Gatineau après celles d’Aylmer, de Hull, et de Buckingham.
Comment les entreprises du district ont-elles été soutenues, en particulier face aux défis tels que l’inflation et la reprise post-pandémique?
Je vous dirais que mon district n’a pas été vraiment touché. Il y a quelques entreprises dans Limbour, mais très peu, et personne ne m’a contacté pour obtenir une aide quelconque. À mon avis, c'est la nature des activités de ces entreprises qui a fait en sorte qu’elles ont été épargnées.
Comment l'enveloppe budgétaire du district a-t-elle été dépensée et quelles ont été les principales priorités en matière de dépenses locales?
Je vous ai parlé de l’aire d'exercice canin, de la réfection du skatepark et du sentier du Vallon.
Nous avons également procédé à la réfection de certaines rues, par exemple, les rues de Cannes, de Monte-Carlo et de Castillon. Pour chacune d'elles, les travaux prévoyaient l'insertion de pistes cyclables. J'estime à près de 10 millions de dollars les investissements faits en ce sens au cours des dernières années – donc pendant mon mandat.
Avec mon budget discrétionnaire, j’appuie les différentes associations du quartier.
En outre, il y a des investissements importants qui s'en viennent. Plus précisément, je prévois d’allouer une somme de 10 000 $ pour des structures de jeux à l'école du Vallon. J’ai également l’intention de subventionner le corridor de biodiversité de Limbour. Ce sera le seul à Gatineau.
Quelles sont les politiques ou initiatives qui, selon vous, ont eu le plus d’impact sur la qualité de vie des résidents en 2024?
Pour moi, la réfection du sentier du Vallon a vraiment changé la donne. Tout le monde en était ravi. Avant, il y avait parfois des flaques d'eau stagnante qui restaient là tout l'été.
Le déneigement de ce même sentier aura aussi, à mon sens, un impact positif.
Je dirais que l’ouverture de la nouvelle aire d'exercice canin, en offrant un espace sécuritaire où les chiens peuvent se dégourdir, a représenté une bonne nouvelle pour tout le monde, tant les propriétaires de chiens que les autres résidents.
Quelles leçons tirez-vous de l’année écoulée qui orienteront vos décisions futures?
Je pense que la leçon est de toujours consulter les gens avant d'arriver à un projet. Je vais le faire, justement, pour le corridor de biodiversité, qui sera situé à proximité de certaines résidences. Je vais m'assurer que toutes les personnes concernées soient au courant du projet afin d’obtenir une meilleure acceptabilité sociale.
Quelles sont vos principales priorités pour améliorer la qualité de vie dans votre district en 2025?
On est en train de développer quelque chose à la Ville avec le Comité de travail en matière de participation citoyenne, dont je suis membre. Ça va changer la donne pour tout le monde et jeter les bases du processus de consultation (avec qui, quand, comment, etc.).
Selon moi, ça va changer des choses relativement à certains enjeux dans le district.
Comment voyez-vous l’évolution du district au cours des prochaines années et quels sont les plans à long terme mis en place pour soutenir cette vision?
Il y a l'île Marguerite, où on pourrait développer quelque chose, mais il existe un enjeu de sécurité. Toutefois, c’est quelque chose qui pourrait être étudié dans le futur.
Il y a l'élargissement du pont Alonzo-Wright, dont on parle depuis 15 ans et qui viendra un jour, mais cela relève du MTQ. Donc, c'est un projet que j'attends et que j'ai hâte de voir se concrétiser, car il changera le quotidien des citoyens. Les déplacements le matin et le soir sont pénibles pour beaucoup de gens qui sont retournés au travail.
Vous êtes responsable de plusieurs initiatives liées à la protection de l’environnement et des espaces verts dans votre district. Quelle importance revêt cette question pour vous?
C’est une priorité pour moi. Nous avons la chance d'avoir quantité d’arbres qui sont déjà présents, qu'on n'a pas à planter. On peut toujours en planter plus, mais quand on a un bijou, il faut le garder.
En ce sens, l'Association pour l’environnement de Limbour (APEL) fait un travail extraordinaire au niveau de la plantation d’arbres. Elle s’efforce également de réduire la présence de plantes envahissantes, comme le nerprun. Le corridor de biodiversité sera un bel ajout pour nous. Nous avons donc la chance de partir sur un bon pied.
Maintenant, à nous de préserver et d’améliorer cette biodiversité.