Série d’entrevues avec le conseil municipal de Gatineau
Isabelle N. Miron, district de l’Orée-du-Parc (9) – Action Gatineau
Mélissa Gélinas
Mme Isabelle N. Miron est membre fondatrice d’Action Gatineau depuis 2012. Elle exerce notamment la fonction de conseillère municipale du district de l’Orée-du-Parc et de mairesse suppléante. Elle est, par ailleurs, présidente de la Commission des arts, de la culture, des lettres et du patrimoine, vice-présidente de plusieurs comités, représentante de la Commission de la culture, des loisirs et de la vie communautaire de l’Union des municipalités du Québec, membre de la Commission du vivre-ensemble ainsi que représentante de plusieurs associations et fondations.
Selon vous, quelles sont vos plus grandes réalisations au sein du conseil en 2024?
Je suis particulièrement fière du dépôt de la politique culturelle qu’on a lancée en décembre 2023. Cette politique culturelle de la Ville était la plus ancienne politique datant de la fusion municipale. Nous pouvons donc nous imaginer à quel point le monde culturel a changé depuis! Les médiums et les besoins ne sont plus les mêmes. Nous avions vraiment besoin de revoir le tout et je suis vraiment fière du document, et plus précisément du plan d’action très précis. Par ailleurs, hier, la place Laval a encore gagné un prix d’architecture au niveau national.
L’année dernière, quels ont été les défis les plus importants auxquels votre district a été confronté et comment ont-ils été relevés?
Nous avons un enjeu avec le boulevard Mont-Bleu qui est vraiment un boulevard important puisqu’il relit les sorties d’autoroutes à plusieurs établissements d’enseignement […]. Ça faisait longtemps que c’était dans les plans de le reconstruire, mais nous étions également en train de finaliser le plan directeur vélo. En ce sens, pour desservir les établissements d’enseignement, ça nous semblait pertinent d’inclure des liens cyclables. Par conséquent, vous pouvez imaginer le défi d’inclure un lien cyclable dans une sortie d’autoroute! Ce n’est pas évident, donc il a fallu revoir notre plan. Malheureusement, les citoyens n’étaient pas contents, car je leur avais promis que les travaux se termineraient en 2022, mais le chantier n’a commencé qu’en 2024. C’est toutefois une belle construction qui est en train de se faire. Je comprends tout de même l’impatience des gens, mais ça fait partie de la difficulté de notre très grande ville où nous sommes obligés de prioriser les projets en fonction des urgences.
Quels sont les commentaires des résidents du district qui ont influencé les décisions du conseil, et en quoi avez-vous tenu compte de leurs préoccupations?
Un enjeu que nous avons dernièrement est le projet de la coop d’habitation sur le boulevard de la Technologie. C’est un beau projet qui répond à des besoins en matière de logements plus abordables pour les familles. Par conséquent, en raison des permis de construction qui doivent être livrés avant le 31 décembre, cela nous oblige à aller beaucoup plus vite qu’à l’habitude pour ne pas perdre le droit au financement. Cela entraîne beaucoup de mécontentement de la part des gens du quartier. Le problème, c’est que les gens s’opposent à ce projet alors qu’on est en pleine crise du logement. J'ai réalisé à quel point il est important d’impliquer les citoyens en amont et d’éviter de leur arriver avec une surprise.
Quelles améliorations ou modifications ont été apportées aux infrastructures de votre district, comme les routes, les parcs et les espaces publics?
J’ai des projets pour obtenir davantage de mobilier urbain, car nous avons une population vieillissante. Ainsi, je crois qu’il faudrait installer plus de bancs dans les parcs et les espaces publics.
Comment les entreprises du district ont-elles été soutenues, en particulier face aux défis tels que l’inflation et la reprise post-pandémique?
Il y a eu des programmes à la Ville qui ont soutenu les entrepreneurs. De mon côté, j’ai fait de la publicité et j’ai fait la promotion des services que j’utilisais dans mon quartier.
Comment l’allocation budgétaire du district a-t-elle été dépensée et quelles étaient les principales priorités pour les dépenses locales?
J’essaie toujours de faire un équilibre entre les organismes de mon quartier. Puisque je suis présidente de la Commission des arts, je vais beaucoup soutenir les organismes culturels des grandes villes. Cette année, par exemple, j’ai donné au Relais Plein Air du parc de la Gatineau et au Centre d’art contemporain de l’Outaouais. J’ai également contribué financièrement à la réfection de la cour d’école de mes filles, qui était devenue très dangereuse en raison des trous dans l’asphalte.
Quelles sont les politiques ou initiatives qui, selon vous, ont eu le plus d’impact sur la qualité de vie des résidents cette année?
Je crois que nos décisions en environnement vont faire une différence. Cela ne va pas se faire dans l’immédiat, mais à long terme. Il faut continuer d’investir dans la STO même si ce n’est pas populaire. Ce que l’on veut, c’est que ça devienne une vraie alternative de transport et qu’on ait le goût de laisser notre voiture à la maison.
Quelles leçons tirez-vous de l’année écoulée qui orienteront vos décisions futures?
Je vais essayer autant que possible de ne plus prendre les résidents par surprise, lors de projet comme celui de la coop d’habitation. Nous avons une marge de manœuvre qui est mince entre trop partager d’information ou de partager l’information trop tôt et nous nous retrouvons avec des conséquences.
Quelles sont vos principales priorités pour améliorer la qualité de vie dans votre district en 2025?
J’ai déposé une demande à nos services pour revoir notre règlement sur le bruit. La ville de Gatineau est l’une des villes les plus permissives quant à la tolérance du nombre de décibels. J’aimerais que l’on comprenne que le bruit est un facteur qui affecte réellement la santé des gens. Certains vendent leur maison et quittent le quartier à cause de cela.
Par ailleurs, au niveau du boulevard de la Technologie, nous voulons contrôler un peu mieux ce qui pourrait aller s’établir là, quels types d’entreprises, d’habitations, par exemple […] je veux aussi m’assurer que l’on puisse garder des espaces verts.
Comment voyez-vous l’évolution du district au cours des prochaines années et quels sont les plans à long terme mis en place pour soutenir cette vision?
Une chose que j’aimerais mentionner et qui m’aiderait énormément serait la renaissance d’une association de quartier. Les résidents aimeraient avoir une association pour se faire entendre et je crois que nous sommes prêts à le faire dans le Mont-Bleu.
Comment percevez-vous votre rôle en tant que mairesse suppléante?
Le rôle de mairesse suppléante est vraiment un rôle qui a enrichi mon expérience de conseillère municipale, car je suis appelée à aller dans les districts des autres et à rencontrer plein de gens. J’ai vraiment une chance inouïe. J’espère, avec ma modeste contribution, aider la mairesse à en avoir moins sur les épaules.