Série d’entrevues avec le conseil municipal de Gatineau
Catherine Craig-St-Louis, district du Carrefour-de-l’Hôpital (13) – Action Gatineau
Djeneba Dosso
Catherine Craig-St-Louis a été élue en tant que conseillère du district du Carrefour-de-l’Hôpital en juin 2024, après qu'Olive Kamanyana se soit retirée de ses fonctions pour se lancer dans la course à la mairie. Suivant son entrée au conseil, Mme Craig-St-Louis a fait du plan local de déplacement l’une de ses priorités, considérant qu’il s’agit d’un outil essentiel pour « que les gens puissent naviguer leur district de façon sécuritaire et confortable ».
Selon vous, quelles ont été vos plus grandes réalisations au sein du conseil en 2024?
Depuis mon arrivée, il y a un dossier qui me tient à cœur : le plan directeur du réseau cyclable. Il était déjà passé à la Commission sur les transports, et il arrivait devant tous les conseillers.
J’ai eu la chance de me l'approprier, de le présenter aux collègues, puis d’y apporter de petits ajustements. J'ai pu suivre ce dossier jusqu'au moment de l'étude budgétaire, début novembre.
C’est une balle au bond que j'ai pu attraper grâce au bon travail des collègues qui étaient là avant.
L’année dernière, quels ont été les défis les plus importants auxquels votre district a été confronté et comment ont-ils été relevés?
La modernisation de notre système de collecte des matières résiduelles. Comme partout en ville, il y a eu beaucoup d'ajustements à faire. Quand je suis arrivée, on était en plein là-dedans, capables de prendre ça à bras-le-corps. L'administration nous faisait des suivis serrés. On était en mesure de revenir aux citoyens avec des réponses.
Je ne pense pas que c'est tout à fait parfait. On a encore des petits appels de temps en temps, mais ça fait partie des défis du quotidien.
Quels sont les commentaires des résidents du district qui ont orienté les décisions du conseil, et en quoi avez-vous tenu compte de leurs préoccupations?
Lors de mon porte-à-porte pendant la campagne, la majorité des gens me parlaient de la sécurité dans les rues, de la vitesse et de la mobilité.
Il y a plusieurs dossiers en cours et à venir au conseil municipal qui sont directement liés à ces questions. Par exemple, si, après avoir analysé la situation sur une rue, on constate que les gens roulent systématiquement au-dessus de la limite de vitesse permise, alors cette rue pourra faire l’objet de mesures de modération de la circulation.
On essaie de faire abaisser le seuil pour que davantage de rues se qualifient pour de telles mesures. C'est le genre de chose qui répond directement aux préoccupations des citoyens.
Quelles améliorations ou modifications ont été apportées aux infrastructures de votre district, comme les routes, les parcs et les espaces publics?
Il y a certains citoyens qui me téléphonent en disant « Il manque une intersection sur mon boulevard », ou encore « Je trouve que c'est difficile pour moi de me rendre où je dois aller ».
Avant moi, Mme Kamanyana avait commandé un plan local de déplacement, qui permettra d’identifier les principaux enjeux de déplacement dans le district. Il avait été commandé par la voie politique avec son budget, mais là, on essaie de voir comment on peut l'attacher dans l'administration.
Quand les gens m'appellent, je peux aller voir dans le plan s’il y a d'autres résidents qui ont signalé la même chose. Le cas échéant, je les avise que la problématique est déjà inscrite au plan, en précisant son niveau sur l’échelle de priorité.
Comment les entreprises du district ont-elles été soutenues, en particulier face aux défis tels que l’inflation et la reprise post-pandémique?
Je me suis présentée à certains lancements et ouvertures de commerces afin de les encourager. J’aime y être quand je le peux, car je me considère chanceuse d'avoir certains commerces dans mon district où, par exemple, le service de police tient sa journée de jeux au Bistro Pärlē. Il y a eu une soirée de consultation avec les entreprises. On essaie de faire des activités comme celles-là qui permettent de nouer des liens.
Comment l’allocation budgétaire du district a-t-elle été dépensée et quelles étaient les principales priorités pour les dépenses locales?
L'association de résidents du quartier du Carrefour-de-l’Hôpital a reçu une belle somme de la part de Mme Kamanyana, qui a permis de financer plusieurs fêtes de quartier, et même encore à ce jour. Il y a eu des achats d’immobilier et de l'embellissement dans des parcs, le plan local de déplacement, ainsi qu’un plan sur la végétalisation avec le Conseil régional de l'environnement.
Il y a aussi beaucoup d'organismes qui nous sollicitent comme élus pour les subventionner ou les commanditer, tels que les centres de pédiatrie sociale ou l’organisme Accompagnement des Femmes immigrantes de l’Outaouais.
Quelles sont les politiques ou initiatives qui, selon vous, ont eu le plus d’impact sur la qualité de vie des résidents cette année?
Tout ce qui touche la politique des rues conviviales. Ça fait quelques années qu'on l'a adoptée et on continue de l'appliquer. Quand il y a des travaux sur un boulevard ou une rue dans le district du Carrefour-de-l’Hôpital, on cherche à donner plus de place à tous les différents usagers : piétons, cyclistes, automobilistes et usagers du transport en commun.
Quelles leçons tirez-vous de l’année écoulée qui orienteront vos décisions futures?
Je n'ai pas encore beaucoup de recul, mais une des leçons que j’ai apprises, c'est qu'il faut toujours travailler à améliorer nos communications aux citoyens et faire des rappels lorsque c’est nécessaire. Une autre leçon est que, lorsque je ne suis pas certaine de comprendre ou d'avoir toutes les informations dont j’ai besoin, je dois continuer de questionner et de fouiller, parce qu'après ça, je suis capable d'aller au fond de la question.
Quelles sont vos principales priorités pour améliorer la qualité de vie dans votre district en 2025?
Ma priorité no 1 est la mobilité. Aussi, de répondre personnellement aux questions des citoyens qui m'appellent, et le plan local de déplacement. Pour tous les districts, on va vouloir des plans locaux de déplacement. Moi, je veux que les citoyens du quartier, qui ont donc déjà mis de l'argent pour en avoir un, soient récompensés d'être parmi les premiers, et qu'on puisse déjà le mettre en œuvre. Ça reste ma priorité.
Comment voyez-vous l'évolution du district au cours des prochaines années et quels sont les plans à long terme mis en place pour soutenir cette vision?
Près de la moitié du district, géographiquement parlant, se trouve hors du périmètre d'urbanisation et plutôt en territoire agricole ou avec des milieux humides. Beaucoup de gens l'ignorent.
La façon de préserver, de protéger et de mettre en valeur ce territoire naturel agricole sera, dans les prochaines années, une question qui va faire partie de la réflexion pour le district.
Parlez-nous un peu de votre expérience lors de votre arrivée au conseil municipal : comment se sont déroulés les premiers jours, les premiers mois? Et maintenant, comment vous sentez-vous?
Tout le monde – membres du parti Action Gatineau, indépendants, de l'est à l'ouest – m'a offert son aide. J’ai vraiment eu droit à un bel accueil.
Je siège à des instances qui résonnent avec mon expertise d'urbaniste : le comité consultatif d'urbanisme, la Société de transport de l'Outaouais et la présidence de la Commission sur les transports, les déplacements durables et la sécurité.
Cela représente énormément de dossiers; c'est exponentiel. C'est une chance qu'on soit plusieurs à pouvoir se répartir des dossiers, à partager des expertises. Mais c'est vraiment du touche-à-tout; une journée, on va parler d'interaction citoyenne et, le lendemain, de fiscalité. Le jour d'après, on va s’attarder aux parcs à chiens.
Il s’agit aussi de savoir saisir les bons moments pour mettre en avant les questions qui sont au cœur des préoccupations des citoyennes et des citoyens.