Série d’entrevues avec le conseil municipal de Gatineau
Caroline Murray, district de Deschênes (3) – Action Gatineau
Sophie Demers
Élue en 2021, la conseillère Caroline Murray est membre d’Action Gatineau. Elle agit comme présidente du Comité consultatif d’urbanisme, du Comité sur les demandes de démolition et du Conseil local du patrimoine. Elle est également vice-présidente du conseil municipal et de la Commission sur les transports, les déplacements durables et la sécurité.
Selon vous, quelles ont été vos plus grandes réalisations au sein du conseil en 2024?
De donner aux gens l'accès à l'information nécessaire pour qu'ils puissent comprendre les processus de la Ville et, ultimement, se mobiliser, que ce soit pour ou contre. Il faut donner aux citoyens tous les outils dont ils ont besoin pour s'impliquer dans les processus de l'administration municipale. Je veux qu'ils soient au courant des projets et qu'ils puissent nous donner leur avis. Le fait d'avoir rendu publics les documents de projets sur le site Web de la Ville avant d'organiser des rencontres citoyennes est pour moi une source de fierté.
L’année dernière, quels ont été les défis les plus importants auxquels votre district a été confronté et comment ont-ils été relevés?
C'est le développement – le fait que les gens ne sont pas au courant de ce qui s’en vient. J'essaie vraiment d’apporter des changements dans ce sens. Par ailleurs, dans mes échanges quotidiens avec les citoyens, il m’arrive souvent d’entendre des préoccupations quant à la sécurité routière et à l’état des routes. Je reçois des courriels tous les deux jours concernant l'état du boulevard Lucerne. La qualité des infrastructures de base inquiète beaucoup les citoyens, et il est important de répondre à ces besoins parce que c'est ce qui a un impact sur leur vie au quotidien.
Quels sont les commentaires des résidents du district qui ont orienté les décisions du conseil, et en quoi avez-vous tenu compte de leurs préoccupations?
Il y a beaucoup de commentaires qui ont influé sur mes décisions. Par exemple, une pétition de plus de 1 000 noms a été déposée en opposition au projet de complexe d’appartements qui était projeté au 502 Vanier. Je pense que c'est à ce moment-là que j'ai réalisé à quel point les gens étaient mobilisés contre le projet. De nombreuses décisions de moindre envergure ont également été prises à la suite de discussions que j’ai eues avec des résidents. J'encourage vraiment les gens à communiquer avec moi; ma porte est toujours ouverte.
Quelles améliorations ou modifications ont été apportées aux infrastructures de votre district, comme les routes, les parcs et les espaces publics?
La réfection du boulevard Lucerne devait avoir lieu en 2024 et les gens ont été déçus que le projet soit reporté. Malheureusement, ce retard échappe à notre contrôle, car le gouvernement du Québec a exigé des études environnementales plus approfondies. Cela nous a toutefois donné plus de temps pour évaluer les besoins le long de l’artère. Nous allons ajouter de nombreux trottoirs à des endroits où il n'y en avait pas. Il y aura également de nouveaux feux de circulation pour améliorer la sécurité.
De plus, nous avons investi davantage d'argent pour régler le problème de l'eau colorée qui touche certaines rues dans Deschênes et nous tentons de régler ce problème le plus rapidement possible. Il est inconcevable qu'une personne qui paie ses impôts et qui habite en ville n'ait pas d'eau claire.
Comment les entreprises du district ont-elles été soutenues, en particulier face aux défis tels que l’inflation et la reprise post-pandémique?
J'ai établi de bonnes relations avec les petites entreprises de mon district. Certains diront que c’est futile, mais il est important de rendre le milieu environnant sécuritaire pour inciter les résidents à fréquenter ces commerces. Nous voulons que les gens s’y rendent, mais l'accès doit être facile.
Je m’implique beaucoup au niveau de la rue Principale. Elle n’est pas dans mon district, mais les résidents de Deschênes fréquentent les commerces qui y sont installés. Pendant la campagne électorale, la mairesse avait parlé d’exempter de certaines taxes les commerces situés sur les artères commerciales. Nous y réfléchissons. L’objectif est d’alléger leur fardeau, car on veut absolument qu’ils restent.
Comment l’allocation budgétaire du district a-t-elle été dépensée et quelles étaient les principales priorités pour les dépenses locales?
Je reçois beaucoup de demandes de financement; j'essaie de financer des associations ou des organismes qui sont dans mon district ou qui profitent aux gens de mon district. C'est ainsi que je donne la priorité, qu'il s'agisse de l'Association de hockey d'Aylmer, de l'Association de soccer ou du Centre alimentaire Aylmer. De même, une grande part de mon budget est consacrée aux associations de quartier.
Quelles sont les politiques ou initiatives qui, selon vous, ont eu le plus d’impact sur la qualité de vie des résidents en 2024?
Nous avons haussé le niveau des services de déneigement afin que les trottoirs soient dégagés aussi souvent que les rues. Cette mesure atteindra sa pleine efficacité en 2026, mais nous constatons déjà des améliorations.
Quelles leçons tirez-vous de l’année écoulée qui orienteront vos décisions futures?
Je dirais que cela revient à informer les citoyens. Souvent, ils sont fâchés de ne pas avoir été mis au courant d’un projet. En revanche, si on prend le temps de bien les informer et qu'ils comprennent la teneur d’un projet, ça change complètement la donne. Nous pouvons alors les impliquer dans les discussions et obtenir leur avis quant à la manière dont un projet peut être amélioré.
Quelles sont vos principales priorités pour améliorer la qualité de vie dans votre district en 2025?
Les infrastructures. Nous avons alloué l’entièreté du financement pour le complexe sportif dans l’ouest de la ville, dans le Plateau. Pour les résidents de Deschênes, ce sera tout près. De plus, des terrains de tennis seront disponibles dès l’été prochain, juste à côté de la piscine Paul-Pelletier. L’année dernière, j’avais proposé qu’on érige un dôme sportif avec une surface synthétique. La construction débutera au cours de 2025 et l’installation sera accessible en 2026. Ce sera près de l’UQO, donc pas directement à Aylmer, mais ce sera tout de même beaucoup moins loin que d’avoir à se rendre jusqu’à la Montée Paiement.
Comment voyez-vous l’évolution du district au cours des prochaines années et quels sont les plans à long terme mis en place pour soutenir cette vision?
Deschênes est un grand district. Je souhaite aider les citoyens à se rendre facilement à la rue Principale en procédant à la réfection du boulevard Lucerne et en ajoutant des pistes cyclables ou des trottoirs. Je travaille en collaboration avec l’Alliance Parc Deschênes et la Fondation forêt Boucher afin de préserver le corridor vert qui va des rapides Deschênes à la forêt Boucher. Nous voulons aménager des sentiers qui permettront aux résidents de Deschênes d’avoir accès à la forêt.
Il y a beaucoup de développement à venir près de la rue du Golf et plus au nord. Il est de notre responsabilité de veiller à ce que les infrastructures suivent au même rythme, tout comme de tenir les citoyens informés des plans. Ils pourront ainsi nous aider à développer des projets dont ils seront fiers.
En tant que présidente du Comité consultatif d’urbanisme, quelles sont vos priorités pour l’avenir?
Depuis que je suis présidente, ma priorité est d'assurer l'accès à l'information pour les citoyens.
Lorsqu'il y a des projets, je tiens à ce que la consultation des citoyens se fasse en amont. D’ailleurs, j'ai demandé que les documents liés aux dossiers d’urbanisme soient publiés sur le site Web de la Ville préalablement aux séances du comité, ce qui n'était pas le cas auparavant. Ce que je souhaite par-dessus tout, c'est qu'il y ait plus de concertation entre les promoteurs, les citoyens et les politiciens. J'aimerais que les citoyens soient mieux outillés pour comprendre l’aménagement du territoire.
Que souhaitez-vous dire aux citoyens d'Aylmer qui s’inquiètent du rythme de développement et du manque d'infrastructures?
J'habite à Aylmer et je circule en voiture tous les jours à l'intersection de Vanier et des Allumettières, ou encore sur Lucerne. Je sais à quel point la situation y est terrible, et je trouve que les mesures pour améliorer la situation ne viennent pas assez vite. Le boulevard Lucerne fera l’objet de travaux de réfection l'année prochaine. Il y a quelques semaines, nous avons franchi le premier pas pour l'élargissement du chemin Vanier, en commençant par les études. Ça ne va pas au rythme qu’on voudrait, mais on avance. Ma plus grande crainte est que les infrastructures ne suivent pas le rythme du développement immobilier.