Série d’entrevues avec le conseil municipal de Gatineau 

Anik Des Marais, district de Mitigomijokan (5) – Action Gatineau

Sophie Demers

Élue en 2021, la conseillère municipale de Mitigomijokan, Anik Des Marais, est membre d'Action Gatineau. Elle est également présidente du Comité des finances et vice-présidente de la Commission de l'environnement et de la lutte aux changements climatiques.

Selon vous, quelles ont été vos plus grandes réalisations au sein du conseil en 2024?

Sécuriser le financement pour permettre de poursuivre les études et les travaux d’élargissement et d’urbanisation du chemin Vanier, notamment par la diversification des revenus. Comme présidente du Comité des finances, je suis fière d’avoir proposé au conseil différentes options, comme les redevances de développement, afin de limiter les hausses de taxe foncière et de permettre la mise à niveau des infrastructures nécessaires à la croissance.

Je suis aussi fière du travail qui a été fait pour donner plus de muscle au Service de transition écologique de la Ville afin qu’il accompagne les autres services et les citoyens pour mieux protéger nos milieux naturels, adapter nos infrastructures aux changements climatiques, mettre en œuvre le plan de foresterie urbaine et le plan d’action de la Charte de la biodiversité.

L’année dernière, quels ont été les défis les plus importants auxquels votre district a été confronté et comment ont-ils été relevés?

Plusieurs projets immobiliers sont en cours dans Mitigomijokan, tels que le Domaine des Frênes, le quartier Connaught et les différents projets immobiliers le long du chemin Vanier et du boulevard du Plateau. Je veille de près à toutes les étapes de développement des projets. Je m’assois avec les promoteurs et les services municipaux pour m’assurer que les projets répondent aux besoins des futurs résidents, mais aussi de ceux qui vivent à proximité. Je suis intervenue à plusieurs reprises pour réduire les désagréments, comme le bruit et la poussière provenant des chantiers situés près des quartiers bâtis.

J’ai également soutenu les résidents du quartier Connaught qui cherchent à attirer des commerces de proximité en refusant des changements de zonage. J’ai aussi mené diverses luttes pour protéger le patrimoine bâti le long du chemin d’Aylmer.

Quels sont les commentaires des résidents du district qui ont orienté les décisions du conseil, et en quoi avez-vous tenu compte de leurs préoccupations?

Je sais que plusieurs citoyens de Mitigomijokan aimeraient que le développement d’Aylmer soit ralenti. On a toutefois un besoin criant de logements, surtout du logement abordable et social. La densité permet de protéger nos milieux naturels comme la forêt Boucher et le corridor Champlain, d’attirer des commerces de proximité et de réduire les coûts de l’utilisation de l’automobile. Je me suis tout de même opposée à plusieurs projets de développement dans Mitigomijokan et le Plateau, parce que j’aimerais que la séquence de travaux soit revue. Malheureusement, les outils à la disposition des élus municipaux pour encadrer le développement sont assez restreints. On avance tout de même avec l’élargissement des chemins Pink et Vanier, la confirmation du financement du fédéral pour le tramway et la bonification des services de la STO.

Quelles améliorations ou modifications ont été apportées aux infrastructures de votre district, comme les routes, les parcs et les espaces publics?

Avec la fermeture définitive du chemin Robert-Stewart, j’ai organisé des consultations avec les citoyens pour rêver son aménagement. Lien piéton par excellence dans le quartier pour les résidents et les élèves de l’école des Cavaliers, le chemin est maintenant déneigé en hiver et la piste multifonctionnelle est en planification.

Comment les entreprises du district ont-elles été soutenues, en particulier face aux défis tels que l’inflation et la reprise post-pandémique?

Autant que possible, je m’efforce de faire mes achats dans les commerces locaux de mon district et de Gatineau en général, et j’encourage les gens autour de moi à faire de même. Nous avons des commerces qui gagnent à être connus et le bouche-à-oreille est souvent le meilleur moyen de les faire connaître.

Comment l’allocation budgétaire du district a-t-elle été dépensée et quelles étaient les principales priorités pour les dépenses locales?

J’appuie les associations de résidents, qui sont nombreuses dans Mitigomijokan.

J’appuie également le verdissement de cours d’école (South Hull et Rapides-Deschênes) et les projets d’aménagement des écoles. J’appuie des organismes qui viennent en aide aux personnes immigrantes, aux itinérants et qui fournissent de l’aide alimentaire.   

Quelles sont les politiques ou initiatives qui, selon vous, ont eu le plus d’impact sur la qualité de vie des résidents cette année?

Le financement du transport en commun, qui va notamment permettre aux jeunes d’Aylmer de se rendre plus facilement au cégep et de développer la saine habitude de prendre le transport en commun au lieu de s’acheter une voiture.

Quelles leçons tirez-vous de l’année écoulée qui orienteront vos décisions futures?

La consultation et le dialogue entre les élus et les citoyens permettent d’élaborer de meilleurs projets et politiques pour notre ville. J’organise des rencontres avec les associations de résidents au moins une fois par mois, la veille des séances du conseil municipal. La connaissance qu’ont les gens de leur secteur me permet de prendre de meilleures décisions.

Quelles sont vos principales priorités pour améliorer la qualité de vie dans votre district en 2025?

Poursuivre l’aménagement du chemin Robert-Stewart, verdir la cour de l’école de l’Amérique-Française, trouver des solutions aux embouteillages à l’angle de Vanier et des Allumettières en attendant l’urbanisation, continuer de demander des mesures de modération de la vitesse pour améliorer la sécurité des piétons, veiller à ce que les projets immobiliers intègrent de la verdure, des arbres, des espaces de vie communs et des logements abordables.

Comment voyez-vous l’évolution du district au cours des prochaines années et quels sont les plans à long terme mis en place pour soutenir cette vision?

La population de Mitigomijokan, surtout au nord des Allumettières, va continuer de croître, ce qui amène des opportunités de continuer d’augmenter l’offre de transport en commun et permettre aux gens de délaisser l’automobile. La construction du Centre sportif de l’ouest sur le boulevard du Plateau, de la nouvelle école sur Pink, de l’écocentre sur Vanier, de la nouvelle caserne de pompiers sur McConnell et du nouveau poste de police sur le chemin d’Aylmer contribuera à transformer davantage l’ouest de Gatineau. Ces constructions vont permettre de conserver les vieux quartiers comme Lakeview, Émile-Zola et le parc Champlain, tout en offrant des services additionnels aux citoyens.

Vous avez été très active dans les initiatives de participation citoyenne. Pouvez-vous nous expliquer ce qui a été fait et ce que vous espérez voir à l'avenir en matière de participation citoyenne?

En tant que porte-parole du Comité de participation citoyenne, j’ai présidé les rencontres et contribué à l’élaboration des propositions qui seront soumises au conseil municipal au début de la nouvelle année. Nous avons mené des consultations, étudié les meilleures pratiques et élaboré une proposition adaptée au contexte gatinois. C’est important pour moi parce que l’intelligence collective permet de meilleurs projets, de meilleures politiques et une ville à la hauteur de nos ambitions.

Je nous souhaite pour 2025 des dialogues respectueux, constructifs et productifs, et plus de lieux où se rencontrer.

En ce qui concerne la lutte contre le changement climatique, quels sont vos espoirs pour la ville de Gatineau dans l'avenir?

Pour moi, la lutte aux changements climatiques réside dans la transition énergétique. Il faut réduire notre dépendance aux énergies fossiles, ce qui passe par l’augmentation de l’offre en transport en commun et l’utilisation d’énergies propres pour chauffer nos maisons. L’exploitation du gaz naturel génère des GES, en plus de présenter des dangers pour la santé. Le conseil a adopté ma recommandation de favoriser l’utilisation des énergies 100 % renouvelables dans les nouvelles constructions. J’espère voir le règlement aboutir en 2025.

J’espère aussi en faire plus pour protéger nos milieux humides, qui augmentent notre résilience face aux catastrophes naturelles, comme les inondations. Je souhaite aussi augmenter la canopée et faire de Gatineau la ville la plus verte au Québec. En réduisant les îlots de chaleur et en verdissant notre ville, on améliore la santé et le bonheur des Gatinois.